Guinée-Bissau: les candidats de l'ex-opposition condamnent le coup d’Etat militaire

Les cinq candidats qui ont boycotté le deuxième tour de l’élection présidentielle, dont le principal leader d’opposition Kumba Yala, ont condamné, ce lundi 16 avril 2012, le coup d’Etat militaire du 12 avril. Lors d’une conférence de presse commune à Bissau, ils s'en sont pris aussi à la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) qui a mis en cause leur responsabilité dans le déclenchement de l’intervention de l’armée.

La déclaration a été faite par Kumba Yala, au nom des cinq candidats du premier tour de l’élection présidentielle. Ils ont tous « fermement condamné » le coup d’Etat militaire et exigé « le retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Ils se sont dit aussi et surtout très choqués par le communiqué émis par la CPLP qui a mis en cause « l’action anti-démocratique et obstructionniste » des candidats de l’opposition à la présidentielle, les menaçant de poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI) « si leur implication (dans le coup d’Etat) était prouvée ».

Le coup d’Etat est intervenu à deux semaines du second tour de la présidentielle qui devait opposer Carlos Gomes Junior, ex-Premier ministre, à Kumba Yala. Après avoir dénoncé des « fraudes massives » au premier tour, ce dernier a prévenu qu’il ne participerait pas au second tour. Son boycott a été suivi par celui des quatre autres candidats, faisant craindre, ainsi, des troubles dans le pays.

Ces opposants à Carlos Gomes Junior démentent toute implication dans le coup d’Etat militaire. 

Création d’une force d’interposition

La CPLP, dont la Guinée-Bissau est l’un des Etats membres, a été l’une des premières organisations à réagir très rapidement au putsch. Deux jours après le coup d’Etat militaire, le Conseil de ministres de la CPLP dont la présidence incombe à l’Angola, s’est réuni à Lisbonne, le 14 avril. L’organisation a alors appelé à la création d’une force d’interposition pour la Guinée-Bissau, sous l’égide des Nations unies et en accord avec la Cédéao, l’Union africaine et l’Union européenne.

Joint par RFI, Domingos Simões Pereira, secrétaire exécutif de la CPLP confirme que l’organisation est prête à coopérer avec ces instances. 

              
 

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