Madagascar : le Parlement a adopté la loi d’amnistie

A Madagascar, la loi d’amnistie a été adoptée ce vendredi 13 avril par le Parlement au terme d’une session parlementaire extraordinaire. Les débats ont été houleux, les membres de la mouvance de l’ancien président Marc Ravalomanana ont boycotté le vote qui a eu lieu in extremis quelques heures avant la clôture de la session. La loi a été adoptée sans amendement, sa version finale ne permet donc pas à Ravalomanana de rentrer, l’ancien président aujourd’hui en exil a été condamné par contumace en 2010 pour meurtre. Les tensions persistent donc au sein de cette transition élargie, mais une étape a été franchie tant bien que mal dans le processus.

Le projet de loi exclut de l’amnistie les violations graves des droits de l’homme et énumère les infractions non amnistiables, parmi lesquelles le meurtre. Pour les partisans de Marc Ravalomanana, c’est une manière de viser celui qui depuis trois ans veut rentrer au pays pour participer aux élections. Même s’ils soutiennent que l’ancien président est innocent et n’a pas besoin d’amnistie, ils ont refusé de participer au vote dans les deux chambres.

Pour Mamy Rakotoarivelo, porte-parole de la mouvance et président du Congrès de transition, chambre basse du Parlement, « C’est une question de principe. Nous n’avons pas voulu porter le chapeau, être complices du vote de cette loi qui est très sélective et qui n’apportera pas, nous le pensons, la paix et la sérénité à Madagascar. »

La loi a donc été votée à l’unanimité. Les partisans d’Andry Rajoelina ne cachent pas leur satisfaction. « La mouvance Ravalomanana a boycotté le vote, mais ils sont là, ils ont participé aux débats,»,affirme Noely, membre du Congrès et président du groupe UDR-C, favorable au président de Transition. Et d'ajouter :« L’essentiel c’est d’en arriver là : avoir une loi d’amnistie, car sans cela il n’y aura pas d’élections. »

Si une étape est franchie, la question du retour de l’ancien président n’est pas réglée. Quoiqu’il en soit, vu les contraintes techniques, une élection présidentielle cette année semble tout à fait improbable.

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