Les mises en garde internationales n'y font rien, les deux Soudans sont au bord de la guerre et chaque jour qui passe confirme l'escalade. Ce jeudi matin, à l'aube, l'aviation soudanaise a bombardé la ville de Bentiu, capitale de l'Etat d'Unité, une région du Soudan du Sud. Les bombardiers de Khartoum visaient un pont, sans doute pour empêcher les déplacements des troupes du Soudan du Sud qui occupent depuis mardi le champ pétrolier d'Heglig, situé à quelques dizaines de kilomètres plus au Nord, en territoire soudanais.
Hier, les Etats-Unis, l'ONU et l'Union africaine ont condamné l'escalade militaire, demandant au Soudan du Sud de quitter le champ pétrolier d'Heglig et à son voisin du Nord de cesser ses attaques. Salva Kiir, le président du Soudan du Sud a refusé tout retrait des champs pétroliers, menaçant même d'envoyer ses troupes occuper la région d'Abyei, autre point de discorde entre les deux pays.
Les dirigeants des deux pays préparent désormais les esprits à un conflit. Hier, Khartoum a lancé un ordre de mobilisation générale. Le contentieux qui les oppose tourne autour du tracé de la frontière, de la répartition des richesses pétrolières et du statut de certaines régions limitrophes comme celle d'Abyei. Neuf mois de discussion à Addis-Abeba n'ont pas permis d'établir le moindre compromis.