Un système de népotisme généralisé : c’est ainsi que l’Association justice, paix et démocratie qualifie le fonctionnement de l’administration angolaise au terme d’un an d’enquête.
Utilisation de contrats ou de deniers publics à des fins personnelles, nominations arrangées pour faire plaisir aux proches, demande systématique d’un petit billet pour faire avancer un dossier. Comme l'explique Antonio Ventura, le président de l’association, «nous avons identifié ces pratiques comme étant très fréquentes au sein de l’administration publique, beaucoup d’entre elles y sont même complètement institutionnalisées.»
«Tolérance zéro face à la corruption»
Pourtant, en novembre 2009, le président de la République, José Eduardo Dos Santos, avait déclaré «la tolérance zéro face à la corruption». En vain, selon Antonio Ventura qui ajoute : «Malgré le vote d’une loi sur la probité publique et l’adoption de plusieurs mesures par le pouvoir exécutif, nous ne voyons pas le combat contre la corruption produire des effets.»
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet échec : la collusion entre les pouvoirs politiques et économiques, le manque d’indépendance de la justice, l’importance de l’entraide familiale dans la culture angolaise. Malgré cela, Antonio Ventura ne baisse pas les bras :
«Mais nous n’avons pas d’autre choix que d’être optimiste, non pas pour mettre fin à la définitivement corruption mais pour minimiser son impact sur la vie des gens.»
Transparency international classe l'Angola à la 168e position sur un total de 182 pays