La dépouille de Mohamed Merah est attendue à Alger jeudi 29 mars en début d'après-midi, en provenance de Toulouse, où elle devrait être embarquée sur un vol régulier d'Air Algérie. La mère et une sœur du tueur accompagneront le corps. L’auteur des tueries de Toulouse et Montauban qui ont causé la mort de sept personnes dont trois enfants pourrait ensuite être inhumé dans le village de Bezzaz d'où est originaire son père.
Zones d’ombres
Un moment réticentes, les autorités algériennes ont en effet donné leur accord pour que l’enterrement se déroule sur leur sol, même si Merah était né en France et de nationalité française. Toutes les formalités peuvent normalement être effectuées en 48 heures car la religion musulmane recommande d'enterrer les morts le plus vite possible mais sa famille semble s'être divisée sur ce qu'aurait été la volonté du meurtrier ainsi que sur le lieu de son inhumation, ce qui a retardé les préparatifs.
Parallèlement, l’enquête suit son cours et comporte encore de nombreuses zones d’ombre. Ainsi, les enquêteurs ne savent toujours pas qui a posté, mardi 20 mars au soir, la vidéo des assassinats qui est parvenue dans les locaux parisiens de la chaîne al-Jazira. A ce moment-là, Merah s’était déjà réfugié chez lui mais la police n’exclut pas qu’un défaut de surveillance ait permis au tueur d’aller poster l’enveloppe lui-même.
La piste d’un troisième homme, en plus de Merah et de son frère Abdelkader, n’est pas non plus écartée. Incarcéré depuis dimanche 25 mars à la prison de Fresnes en région parisienne, Abdelkader Merah est soupçonné d’avoir participé au vol du scooter et à des achats avec son frère. Les enquêteurs continuent de passer au crible et de surveiller l’entourage de Merah pour savoir si d’autres complices ont apporté leur soutien.
Ecoutes interrompues
Le flou subsiste également quant au rôle d’indicateur qu’aurait tenu Merah auprès des services de renseignements français, rôle qui lui aurait permis de financer ses voyages au Moyen-Orient, en Afghanistan et au Pakistan en 2010 et 2011 et de faciliter ses déplacements, notamment un séjour de trois jours en Israël en septembre 2010.
Le patron de la Direction central du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini a reconnu que Merah avait été en contact avec un officier de son antenne de Toulouse en 2011. L’hebdomadaire satiriqueLe Canard Enchaîné révèle par ailleurs que Merah ainsi que sa mère et son frère ont fait l’objet d’écoutes téléphonique de mars à novembre 2011 avant qu’elles ne cessent subitement, à la demande de la DCRI, affirme le Canard.