Malgré les efforts et l'optimisme affiché par ses membres, la délégation libyenne est repartie mercredi 21 mars à midi, à bord d'un avion spécialement affrété, sans Abdallah al-Senoussi. La veille, quelques heures après une réunion à la présidence, le vice-Premier ministre libyen Moustapha Abou Chagour avait pourtant explicitement écrit sur son compte Twitter : « Le président mauritanien a accepté d'extrader Senoussi vers la Libye ».
Une affirmation d'ailleurs réitérée ce mercredi à Nouakchott par le porte-parole libyen Nasser al-Mannaa : « Nous confirmons que nous avons obtenu l'accord de la Mauritanie, du gouvernement mauritanien de livrer Abdallah al-Senoussi à la Libye. Nous confirmons qu'il pourra jouir d'un procès équitable en Libye ».
« Aucune date n'a été définie pour l'extradition, mais ce sera très prochainement », avait également précisé le porte-parole. Mais ces affirmations ont finalement été démenties par une source officielle mauritanienne, qui a indiqué qu'« aucun engagement de quelque nature que ce soit n'a été pris dans cette affaire ».
Une autre source proche du dossier confirme cette information et ajoute que « les déclarations libyennes semblent relever de la méthode Coué ». Méthode Coué, optimisme ou volonté de mettre la pression sur Nouakchott, la question est posée.
Il n'est sans doute pas anodin que le porte-parole libyen ait également longuement insisté sur la nouvelle ère de coopération qui allait pouvoir s'ouvrir avec la Mauritanie grâce à l'extradition d'Abdallah al-Senoussi. Finalement, il faudra donc encore attendre avant de connaître la décision officielle de Nouakchott.