Un climat de psychose s'est emparé de Kidal. La population pense qu'après la chute des casernes d'Aguelhoc, d'Amachache et de Tinzaouatene, les rebelles du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad, vont attaquer la ville. La déroute de l'armée, à chacune de ces attaques, a entamé la confiance des Maliens dans la capacité de ses soldats à résister à un nouvel assaut ,qui plus est, la configuration de Kidal renforce la peur.
Les deux principales casernes sont situées aux sorties sud-est et nord-ouest de la ville. Les habitants peuvent donc être pris en tenailles si le MNLA attaque. Pour éviter le piège de la souricière, beaucoup souhaitent quitter Kidal avant que d'éventuels accrochages ne commencent. Ces craintes sont elles fondées ?
La rébellion contrôle la quasi-totalité de la région de Kidal. Des patrouilles de 10 à 15 véhicules rebelles circulent à une cinquantaine de kilomètres de Kidal, de quoi renforcer le sentiment d'insécurité.
C'est dans ce climat qu' hier une délégation de quatre ministres est venue discuter de l'organisation des élections. Les fonctionnaires locaux ont été surpris parce qu'ils voient mal comment la tenue d'un scrutin est possible dans la situation actuelle. La veille, beaucoup d'agents de l'administration avaient informé le gouverneur qu'ils souhaitaient quitter la ville avec leurs familles comme bon nombre d'habitants de Kidal qui préparent leurs valises.