« Ni Est, ni Ouest. Unité nationale en Libye ». Les manifestants de la place d’Algérie à Tripoli ont ressorti les slogans des premiers jours de la révolution lorsque l’idée de voir l’Est rebelle prendre son autonomie commençait à s’imposer.
Azzedine, un ancien insurgé de Zenata, ne veut pas entendre parler de partition du pays : « Quand Benghazi s’est soulevé, nous, à Tripoli, nous avons dit, "cousins de Benghazi, Tripoli se sacrifiera pour vous". C’est la ligne rouge. Nous voulons une seule Libye d’est en ouest, sans partage ».
Au-delà de la critique des membres du Conseil national de transition, accusés par certains d’opportunisme ou de servir les intérêts de gouvernements étrangers, les manifestants comme Samira blâment surtout le CNT pour son manque de réactivité et son manque de tact, surtout avec les dernières déclarations de son président Moustapha Abdeljalil qui menace ceux qui appellent à la partition du pays : « Pour régler le problème, le CNT doit reconsidérer la répartition des sièges. Les régions marginalisées comme l’Est et le Sud doivent être mieux représentées au CNT ».
Même à Tripoli où le CNT s’est installé il y a cinq mois, les habitants sont sensibles à la marginalisation de l’Est qui a été à l’origine de la révolution libyenne. Mais le manque de clarté du projet du nouveau Conseil réussit avant tout à éveiller les craintes chez les autorités et les habitants.
Le chef des autorités de transition, Moustapha Abdeljalil, se trouvait à Misrata ce mercredi 7 mars 2012 pour annoncer la fin de la rédaction de la charte nationale qui, selon lui, servira de modèle à la future Constitution.
Par ailleurs, l'Organisation de coopération islamique (OCI) a exhorté ce mercredi les Libyens à préserver l'unité de leur pays.
Le président américain Barack Obama, qui recevait le Premier ministre libyen, Abdel Rahim al-Kib, a insisté, de son côté, sur le maintien du calendrier de l'élection d'une Assemblée constituante. Le scrutin est fixé pour le mois de juin 2012.