Libye: le chef du CNT menace de recourir à la force pour conserver l'unité du pays

Barack Obama appelle la Libye à organiser des élections pour une assemblée constituante en juin. Le président américain a insisté auprès du Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib qui était de passage à la Maison Blanche. Et cette pression intervient alors que la Libye fait face à un mouvement séparatiste dans l'est du pays, riche en pétrole. Un cousin du roi Idriss a en effet créé mardi le congrès du peuple de Cyrénaïque. Moustapha Abdeljalil, le chef du CNT, a condamné sans détour ce mouvement séparatiste.

Les menaces de Moustapha Abdeljalil ont surpris les membres du congrès du peuple de Cyrénaïque qui ont choisi de ne pas faire de surenchère. « Nous n'avons aucune velléité séparatiste », a rassuré le chef de file du nouveau congrès Ahmed Zoubaïr al-Sénoussi. « La violence ne résoudra rien, il nous faut dialoguer », a dit à RFI Boubakar Habib, un membre actif du mouvement autonomiste, qui revendique sept cents adhésions depuis sa création mardi.

Conscient de leur faible légitimité, des membres du nouveau congrès envisagent d'organiser un référendum dans les prochains mois pour demander au peuple de Cyrénaïque s'il souhaite ou non être représenté par une institution régionale autonome.

Les membres du congrès estiment que Tripoli, comme sous la dictature, accapare le pouvoir et l'argent, surtout celui du pétrole alors que les deux tiers des réserves du pays se trouvent à l'Est. Ils sont également mécontents de la répartition des sièges au sein de l'assemblée constituante qui sera élue en juin. La répartition exacte n'a pas été communiquée officiellement mais le congrès du peuple de Cyrénaïque craint que l'est du pays ne soit bien moins loti que la Tripolitaine à l'ouest.

 

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