Les menaces de Moustapha Abdeljalil ont surpris les membres du congrès du peuple de Cyrénaïque qui ont choisi de ne pas faire de surenchère. « Nous n'avons aucune velléité séparatiste », a rassuré le chef de file du nouveau congrès Ahmed Zoubaïr al-Sénoussi. « La violence ne résoudra rien, il nous faut dialoguer », a dit à RFI Boubakar Habib, un membre actif du mouvement autonomiste, qui revendique sept cents adhésions depuis sa création mardi.
Conscient de leur faible légitimité, des membres du nouveau congrès envisagent d'organiser un référendum dans les prochains mois pour demander au peuple de Cyrénaïque s'il souhaite ou non être représenté par une institution régionale autonome.
Les membres du congrès estiment que Tripoli, comme sous la dictature, accapare le pouvoir et l'argent, surtout celui du pétrole alors que les deux tiers des réserves du pays se trouvent à l'Est. Ils sont également mécontents de la répartition des sièges au sein de l'assemblée constituante qui sera élue en juin. La répartition exacte n'a pas été communiquée officiellement mais le congrès du peuple de Cyrénaïque craint que l'est du pays ne soit bien moins loti que la Tripolitaine à l'ouest.