Première audience militaire de l’ère Ouattara: la justice ivoirienne veut se montrer intraitable

C'est un colonel et ancien chef de cabinet du commandant supérieur de la gendarmerie qui inaugure cette première audience militaire de l'ère Ouattara. Denis Adou Donga a été arrêté en juillet 2011 en possession d'armes. D'abord accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat, il comparaissait ce vendredi 2 mars 2012 au matin pour violation des consignes : le procureur militaire lui reproche de ne pas avoir rendu l'armement dont il disposait. Tout le monde attend beaucoup de ces procès, les premiers depuis la crise post-électorale. Cent trente-sept prévenus vont comparaître dans les prochains mois lors d'audiences publiques. 

Le colonel Adou Donga a clamé son innocence devant une quarantaine de personnes. Il assure qu'il s'apprêtait à restituer les armes à la gendarmerie lorsqu'il a été arrêté en juillet 2011. Mais le tribunal a choisi de suivre le procureur : il est même allé plus loin, en le condamnant à douze mois de prison ferme, contre six requis par l'accusation.

La présidente du tribunal est une civile mais ses quatre jurés sont tous des militaires d'un grade au moins égal à l'accusé. Dans son verdict, la juge déclare vouloir faire de cette sentence un avertissement. A l'heure où de nombreuses armes circulent dans le pays, elle souhaite montrer que la justice sera intraitable envers les corps habillés qui conservent de l'équipement de guerre sans autorisation.

L'avocat de la défense a dénoncé les conditions d'arrestation et de détention de son client qu'il a mis plusieurs semaines à rencontrer après son interpellation. Il envisage aujourd'hui de se pourvoir en cassation.

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