Pour l'exemple. La présidence du Burkina Faso vient de limoger le ministre de la Justice et des Droits humains, Jérome Traoré. La raison : lundi dernier, un jeune mécanicien a raconté avoir été bastonné par les services de sécurité du Garde des sceaux, après une altercation dans la rue. Jerôme Traoré serait ensuite intervenu pour le faire incarcérer.
Malgré ce limogeage, malgré le lancement d'un programme spécial de création de 54 000 emplois, un an après les troubles, la jeunesse du Burkina Faso reste dans l'attente. « Il n’y a pas de changement fondamental, même si entre temps le gouvernement a dû faire des concessions sous la contestation populaire. C ‘est le même système qui est en place, avec les mêmes pratiques, et la jeunesse est toujours dans la misère », estime Francis Nitiema, responsable de l'association nationale des Etudiants à Koudougou, la ville où était mort l'étudiant Justin Zongo l'an passé.
Pour le professeur Serge Théophile Balima, membre du centre pour la gouvernance démocratique, le gouvernement se doit de montrer une autre image et met en place des démarches pour assainir le pays mais les jeunes restent éloigner de la vie politique.
En une année, sous la pression de la jeunesse, le gouvernement a fait juger l'affaire Justin Zongo, en supprimant la police universitaire. Des progrès certes, mais les syndicats étudiants rappellent que 63% des chômeurs ont actuellement moins de 35 ans au Burkina Faso.