A la veille de cette conférence internationale de Londres, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé, ce mercredi 22 février, à l’unanimité, une résolution portant sur une augmentation des effectifs de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui atteindra un maximum de 17 731 hommes. Les 5 000 soldats kényans, déjà engagés sur le terrain somalien depuis octobre 2011, pourront ainsi intégrer l’Amisom.
Cette augmentation des effectifs implique également un accroissement du budget qui devra passer de 300 à 550 millions de dollars par an. L’opération militaire en Somalie, conduite par l’Union africaine est financée par l’ONU - l’Union européenne étant le principal bailleur de fonds. Toutefois, face à la crise économique dans laquelle le continent européen se trouve plongé, les Occidentaux demanderont, à Londres, aux pays du Golfe mais aussi à la Turquie dont le Premier ministre s’est rendu à Mogadiscio en août dernier, de prendre le relais.
Enjeu politique
Ce n’est pas la première fois qu’une conférence internationale a lieu pour tenter de ramener la stabilité en Somalie, pays où le gouvernement central s’est effondré il y a plus de vingt ans. Jusqu’ici, les ingérences extérieures aussi bien que l’indifférence ont tourné au fiasco. Cette fois-ci, et pour éviter que la conférence ne se transforme en une simple réunion de donateurs, il s’agira de tracer l’avenir politique du pays.
La communauté internationale entend tourner la page des institutions de transition et pousser les Somaliens à se doter d’un nouveau projet en vue de créer un Etat fédéral représentatif qui succéderait à l’actuel gouvernement fédéral de transition (TFG) dont le mandat expire fin août 2012. Des sanctions ont été prévues par l’ONU contre les acteurs somaliens qui pourraient retarder l’installation des nouvelles autorités.
Reste que la réorganisation d’un Etat en Somalie passe aussi par la volonté de résoudre des différends locaux, allant de la propriété terrienne à des rivalités claniques qui sont loin d’être réglées. Reste aussi la question des shebabs qui sont les grands absents de cette conférence internationale, inédite par son ampleur, et qui sont ainsi tenus à l’écart de toutes les solutions pour mettre un terme au conflit.
Pour le chercheur Roland Marchal, spécialiste de la région et joint par RFI, cet élément prouve que cette conférence pêche par son approche de la crise somalienne.