Au Mali, la vacance du pouvoir n’est prévue constitutionnellement que dans deux cas : lorsque le président est empêché de façon temporaire de remplir ses fonctions ou alors lorsque l’empêchement est absolu ou définitif ce qui inclut le décès. C'est alors le président de l'Assemblée nationale, qui exerce l'intérim de la présidence, est chargé d'organiser l'élection d'un nouveau chef de l'Etat dans les quarante jours.
Problème, le cas de figure d'un report du scrutin présidentiel n'a pas été prévu. Donc dans l'hypothèse d'un report, la situation étant inédite, il faudra innover pour répondre au vide constitutionnel créé par la fin du mandat du président le 8 juin prochain. La classe politique dans son ensemble peut décider de passer un accord pour gérer une période de transition qui permettra d'organiser l'élection. Faute d'accord entre tous les acteurs le gouvernement pourrait décider de saisir la Cour constitutionnelle afin de trouver une solution.
Quelle que soit la formule, la solution devra être politique et la plus consensuelle possible. Celle qui collerait le plus à la Constitution, explique un ancien magistrat de la Cour, serait d'opter pour une période d'intérim conduite par le président de l'Assemblée nationale jusqu'au futur scrutin présidentiel plutôt que de choisir une prolongation du mandat de l'actuel occupant du palais de Koulouba. La tache n'est simple ni pour la classe politique ni pour la Cour constitutionnel car toute décision créera un précédent.