Le Mouvement du 23 juin, qui a rassemblé Place de l’Obélisque mardi 31 janvier dernier plusieurs milliers de personnes, est-il capable de faire échec à la candidature d’Abdoulaye Wade à un nouveau mandat ? Sera-t-il plutôt neutralisé par l’entrée en campagne électorale de ses principaux leaders ?
Pour Cheikhtidiane Dièye, l’un des responsables du M23, la mobilisation de mardi dernier permet d’espérer une poursuite et une accentuation du mouvement : « La dernière manifestation Place de l’Obélisque a connu une mobilisation massive. Le peuple sénégalais a répondu à l’appel du M23 et nous le mettons à l’actif de la détermination du peuple sénégalais à désormais défendre et sauvegarder sa Constitution ».
« Cela nous pousse aussi à tout faire pour rester dans cette ligne-là, à davantage nous mobiliser, à rester déterminés et engagés pour amener le peuple à la victoire », a ajouté Cheikhtidiane Dièye.
Amadou Sall, le porte-parole de campagne d’Abdoulaye Wade, estime pour sa part que le M23 s’est d’ores et déjà essoufflé : « L’opposition a demandé à ses militants de se rassembler, ils sont venus. Ils étaient quelques milliers, c’était une foule apparemment en colère mais c’était la colère d’une minorité. Le M23 s’est essoufflé définitivement. Le moment est venu d’arrêter de parler au nom du peuple et, dans vingt-quatre jours, de laisser le peuple s’exprimer. »
Le M23, en tout cas, durcit ses revendications. Hier, il a demandé la démission d’Abdoulaye Wade ainsi que celle du ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom. Jusqu’ici, il exigeait simplement le retrait de la candidature du président sortant.