Il y a ceux qui ne prennent pas de gants, comme les Etats-Unis qui invitent le président Wade à céder la place à la prochaine génération politique. Williams Burns, le secrétaire d'Etat adjoint américain se dit même « inquiet des périls pour la démocratie et la stabilité du Sénégal que la candidature d'Abdoulaye Wade pourrait entrainer ».
Il y a ensuite Paris, d'ordinaire peu habitué à critiquer le pouvoir sénégalais, mais qui depuis deux jours semble sortir de sa réserve et multiplie les mises en garde. Le Quai d'Orsay se dit « particulièrement préoccupé par les atteintes au droit de manifester et les arrestations », il « regrette que toutes les sensibilités politiques ne puissent être représentées à l'élection du 26 février ». Une allusion claire au rejet de la candidature de Youssou N'dour.
Il y a aussi l'Union européenne beaucoup plus en retrait mais qui déplore et regrette le climat de violence.
Le point commun de ces réactions, c'est qu'elles traduisent l'inquiétude extrême des partenaires du Sénégal à la veille de la présidentielle. La candidature de Wade va inévitablement provoquer des troubles récurrents avant, pendant et après le scrutin commente un ancien diplomate européen en poste à Dakar. Il n'est pas certain que la démocratie sénégalaise puisse encaisser un tel choc.
L'inquiétude est d'autant plus vive que l'Afrique de l'Ouest commence à peine à se remettre des chocs engendrés par les crises en Côte d'Ivoire et dans une moindre mesure en Guinée.