Au Sénégal, le M23 durcit le ton à l'égard du pouvoir

Après le rassemblement du mardi 31 janvier 2012, le Mouvement du 23 juin appelle ce vendredi 03 février ses sympathisants à des prières à Dakar et à l’intérieur du pays, prières à la mémoire des victimes des manifestations. Le mouvement ne réclame plus seulement le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade, il veut désormais sa démission, ainsi que celle du ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom. Les revendications se durcissent, mais le M23 est-il capable d’inscrire son action dans la durée et de renforcer sa mobilisation ?

Le mouvement du 23 juin, qui a rassemblé place de l’Obélisque, mardi dernier, plusieurs milliers de personnes est-il capable de faire échec à la candidature d’Abdoulaye Wade à un nouveau mandat ou sera-t-il neutralisé par l’entrée en campagne électorale de ses principaux leaders ?

Pour Cheikhtidiane Dièye, l’un des responsables du M23, la mobilisation de mardi dernier permet d’espérer une poursuite et une accentuation du mouvement : «La dernière manifestation sur la place de l’Obélisque, comme vous l’avez constaté, a été massive. Le peuple sénégalais a répondu à l’appel du M23. Nous le mettons à l’actif de la détermination du peuple sénégalais à défendre… sa constitution. Cela nous pousse aussi à tout faire pour rester sur cette ligne-là, à davantage nous mobiliser, à rester engagés pour amener le peuple à la victoire

Amadou Sall, le porte-parole de campagne d’Abdoulaye Wade, estime pour sa part que le M23 s’est d’ores et déjà essoufflé : «L’opposition a demandé à ses militants de se rassembler. Ils sont venus, ils étaient quelques milliers. C’était une foule apparemment en colère mais c’était la colère d’une minorité. Le M23 s’est essoufflé, définitivement. Le moment est venu d’arrêter de parler au nom du peuple, et dans 24 jours, de laisser le peuple s’exprimer

Le M23, en tout cas, durcit ses revendications. Ce jeudi 2 février, il a demandé la démission d’Abdoulaye Wade ainsi que celle du ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom. Jusqu’ici il exigeait simplement le retrait de la candidature du président sortant.
 

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