Les Chinois inquiets après les enlèvements de leurs compatriotes à l'étranger

Les 24 ouvriers chinois et leur traducteur ont été libérés a annoncé le 1er février 2012 l’ambassade de Chine au Caire. Le groupe avait été pris en otage hier par les habitants de la région d’El-Arich, alors que les employés se rendaient en bus sur leur lieu de travail. La diplomatie chinoise insiste ce matin sur le fait que les 25 Chinois étaient « détenus » et non « kidnappés ». Une manière de dédramatiser la situation alors que 29 ouvriers chinois sont toujours retenus en otage par des rebelles au Soudan et que l’opinion publique en Chine demande des comptes.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Dans la pluie de commentaires sur internet qui a suivi cette dernière série d’enlèvements, c’est encore l’idée d’un manque de fermeté des autorités chinoises qui domine.

« Dans le monde entier on aime kidnapper les Chinois, affirme  Lu Sinning sur la télévision Phoenix. Pourquoi les Chinois sont considérés comme une monnaie d’échange ? s’interroge le commentateur. Avant de donner sa réponse : « Parce que la Chine est moins dure que les autres pays, c’est plus facile pour les négociations. Et les Chinois sont plutôt riches ».

Cet argument est repris en boucle sur les sites nationalistes et dans les commentaires des articles parfois racistes, heureusement minoritaires et très vite nettoyés des forums.  Beaucoup s’interrogent plus sereinement sur la présence des travailleurs chinois dans certaines zones à risques, boudées par les compagnies étrangères ainsi que sur la rapidité des secours.

Vingt-neuf ouvriers chinois sont toujours retenus par les rebelles au Soudan. Le Dongfang Zaobo titre sur « l’épreuve » vécue par le pays. Vu la fréquence des prises d’otage, une organisation permanente doit être prête à réagir pour aller chercher nos ressortissants, explique ce quotidien du Sud. On prend l’argent des contribuables pour aider l’Afrique, comme dans la fable du paysan et du serpent, ajoute encore un autre internaute. Une histoire que l’on raconte aux enfants : un paysan réchauffe contre son corps un serpent qu’il a trouvé gelé sur la route, et ce dernier finit par le mordre.

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