Soudan : après l’attaque des rebelles au Sud-Kordofan, des ouvriers chinois témoignent

Pékin a appelé ce mardi à la libération immédiate de ses 29 ressortissants toujours retenus en otage au Soudan. Une équipe de fonctionnaires a été par ailleurs envoyé sur place pour tenter d’obtenir leur libération affirme Pékin qui se dit préoccupé. « La Chine appelle toutes les parties à rester calmes et à faire preuve de retenue, à assurer la sécurité du personnel chinois et à le libérer rapidement pour raisons humanitaires », a ainsi déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin. Les ouvriers chinois enlevés travaillaient sur un chantier de route dans l’état frontalier du Sud-Kordofan lorsqu’ils ont été attaqués samedi après midi par les rebelles du Front Nord du Mouvement populaire de libération. Dix-sept d’entre eux ont pu se cacher pendant l’assaut. Rapatriés à Khartoum, ils ont pu livrés leurs témoignages.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Des fossettes brunies par le soleil du désert, la tête baissée, les traits fatigués, les 17 rescapés de l’attaque de samedi sont en photos dans la plupart des quotidiens ce mardi 31 janvier à Pékin.

Seul le chef de chantier a pour l’instant été autorisé à témoigner : « Nous avons été prévenus la veille, d’une attaque imminente des rebelles », explique Han Zhangliang. Les ouvriers se sont alors réfugiés dans le village d’Al-Abbasiya à 18 km du camp. Beaucoup ont dormi dans les voitures. « Il faisait froid, nous avions faim. A 7h00, le lendemain matin, le vice-directeur soudanais du projet nous a dit qu’il avait reçu un appel de l’armée indiquant que l’avancée des rebelles avait été stoppée ».

Retour au camp une heure plus tard : coups de feu, explosions, puis à nouveau le silence. « Nous avons cru que l’armée qui protégeait le camp avait fini par remporter la bataille, mais ce sont les rebelles qui sont entrés. Tout le monde a alors commencé à s’enfuir, certains se sont cachés dans les baraques de chantier, d’autres dans une petite forêt dans les environs (…). Ils ont pris tout ce qu’ils pouvaient : argent, véhicules, matériel. Il y avait au total 47 employés dans le camp au moment de l’attaque. Quand les rebelles sont partis nous n’étions plus que 18. L’un d’entre nous a été touché par une explosion », confie encore ce chef d’équipe.

Depuis ce week-end, de nombreux chantiers chinois dans le pays ont été suspendus.

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L'agence officielle Suna annonçait ce lundi que Karthoum avait libéré 14 des ouvriers kidnappés. L'information a été démentie depuis.

 

 

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