Les Sud-Africains ont sillonné le continent pour vanter les mérites de leur candidate. « Nous sommes satisfaits des réactions », a récemment déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères. Maite Nkoana-Mashabane se targue, en outre, d’avoir obtenu le soutien unanime des pays d’Afrique australe.
Mais la candidature de l’ex-épouse du président Zuma , Nkosazana Dlamini-Zuma, ne semble pas inquiéter les partisans du sortant Jean Ping, soutenu par le président gabonais, Ali Bongo. Selon un diplomate, l’élection du président de la Commission obéit à une règle non écrite, qui a toujours été respectée jusqu’ici : un « grand pays » ne pas présenter sa candidature à un poste d’une telle importance. « Imaginez un Américain candidat au poste de secrétaire général des Nations unies, c’est impensable », affirme cette source.
Les ambitions de l’Afrique du Sud, qui souhaite obtenir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité, risquent en outre de gêner la candidature de Nkosazana Dlamini-Zuma. Quelques vieux routiers des arcanes de l’Union africaine estiment que les trois puissances que sont le Nigeria, l’Egypte et l’Algérie ne souhaitent pas que l’Afrique du Sud utilise la tribune que lui offrirait l’Union africaine pour jouer sa propre partition lors de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU.
Nouveaux venus
Parmi les nouveaux venus très attendus cette année à ce Conseil des ministres, les représentants du nouveau pouvoir de Tripoli : le ministre libyen des Affaires étrangères, Achour ben Khayal, était déjà dans la capitale éthiopienne, le mercredi 25 janvier, où il a participé à une rencontre avec ses homologues de la Cen-Sad, la communauté des Etats sahélo-sahariens. De nombreuses interrogations pèsent sur la capacité des nouvelles autorités libyennes à sécuriser l'ensemble du territoire national.