Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Trois mois après la chute de Mouammar Kadhafi, nombre de milices qui l’ont combattu refusent toujours de rendre leurs armes. Ces miliciens qui se qualifient de « brigades révolutionnaires », défient ouvertement le gouvernement provisoire libyen et font parfois leur propre loi comme l’a constaté l’envoyé spécial de l’ONU, Ian Martin. Des incidents sérieux ont eu lieu ces derniers jours, à Tripoli et à Bani Walid, le fief de kadhafistes où des affrontements meurtriers ont opposé des miliciens et des jeunes de la ville.
« Bien que les autorités soient parvenues à contenir ces incidents, ces affrontements continent de se produire régulièrement à travers le pays et on ne pas peut exclure qu’une flambée de violence puisse dégénérer et prendre de l’ampleur », commente Ian Martin.
L’ONU met en cause l’abondance des armes en Libye et la faiblesse de l’Etat central. La police et la justice libyennes ne contrôlent toujours pas complètement les prisons du pays dans lesquelles les anciens rebelles détiennent en toute impunité au moins 8 000 prisonniers. Parmi ces détenus, de nombreux Africains qui subissent selon l’ONU des tortures et des mauvais traitements.