Marc Ravalomanana est toujours en Afrique du Sud, et ses proches ont annoncé qu’ils suspendaient leur participation aux institutions, fragilisant ainsi le caractère inclusif de la transition.
Le prochain Conseil des ministres sera donc réduit, et il s’annonce houleux, le chef du gouvernement de consensus, Jean Omer Beriziky s’étant désolidarisé de la manière dont le président Rajoelina a traité le retour de l’ancien chef d’Etat.
Et dès ce lundi, l’ouverture de la session parlementaire extraordinaire va donner une idée du rapport de force, puisque le président du Congrès n’est autre que le bras droit de Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo.
Dimanche soir, ce dernier confirmait que sa mouvance serait donc absente, mais que lui irait bien au front, au palais de Tsimbazaza, sans doute pour y refuser de faire son discours d’ouverture.
Comment vont alors réagir les autres parlementaires ?
L’autre mouvance d’opposition participant au processus, celle d’Albert Zafy, n’est pas représentée. Mais quelle sera la position adoptée par ceux qui n’appartiennent pas au groupe dominant des pro-Rajoelina ?
La transition est à la croisée des chemins, la feuille de route précisant bien que, de la présidence au Parlement en passant par le gouvernement, les institutions ne peuvent être remises en cause.
L’ambiguïté sur le sort de Marc Ravalomanana, condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort de manifestants en 2009, a toujours été le point faible de l’accord. Il risque de le faire exploser en vol.
Marc Ravalomanana avait effectué une première tentative de retour en février 2011 mais il s'était vu refuser l'embarquement par la compagnie aérienne, invoquant un ordre de l'autorité de l'aviation civile malgache le déclarant persona non grata à Madagascar.