Chants partisans, sifflets, affiches et t-shirts à l’effigie de l’ancien président, tout était prêt chez les partisans de Marc Ravalomanana venus en nombre pour l’accueillir aux abords de l’aéroport dont l’accès a été bloqué par les forces de l’ordre.
A l’intérieur au contraire, l’ambiance est à l’attente silencieuse. Les ténors de la mouvance sont discrets, vers 15 heures, trois quarts d’heure après l’heure d’arrivée prévue, le chef de délégation Mamy Rakotoarivelo fini par s’exprimer devant la presse :
« Le président de la HAT* a ordonné à l’ASECNA* locale de faire un NOTAM* interdisant l’atterrissage de l’avion conduisant Marc Ravalomanana à Antananarivo ».
A l’extérieur, la nouvelle se propage peu à peu. C’est alors la déception et la colère pour ce jeune partisan venu avec ses amis :« Nous on veut que Marc Ravalomanana revienne ici, qu’il se présente à la présidentielle, s’il ne sera pas élu tant pis s’il sera élu tant mieux, c’est au peuple de décider. Mais les hommes qui sont au pouvoir en ont décidé autrement, cela marque leur faiblesse ».
La tension est palpable, plusieurs grenades lacrymogènes sont lancées par les forces de l’ordre pour disperser la foule par endroits. Mais la journée se termine dans le calme et sans incident majeur.
Le porte-parole de la présidence a affirmé dans la soirée que l’objectif des autorités était de faire atterrir l’avion à Morondava, dans l’ouest du pays, et d’y arrêter Marc Ravalomanana qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Toujours selon ce porte-parole, les autorités malgaches envisageraient d’envoyer un avion spécial à Johannesburg pour le ramener à Madagascar.
*HAT, Haute autorité de transition
*ASECNA, Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar
*NOTAM, Note aux hommes d’aviation
A la descente de l'avion à l'aéroport de Johannesburg, Marc Ravalomanana a accusé Andry Rajoelina de ne pas respecter la feuille de route et d'avoir fait fermer les aéroports.
Chouhoura Abdallah, une Comorienne, a fait le voyage aller-retour ou plutôt ce demi-tour. Elle était donc dans le même avion que Marc Ravalomanana. Elle dénonce l'attitude de la compagnie aérienne.
Chouhoura Abdallah revient aussi sur l'atmosphère qui régnait quand dans l'avion le capitaine annonce : « Nous faisons demi-tour ».