Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
« Hosni Moubarak est toujours le président égyptien en exercice », a affirmé maître Farid el Dib, son avocat. Il en veut pour preuve le fait que l’ex-raïs n’a pas signé de démission formelle et n’a pas personnellement annoncé son désistement.
Pour Farid el Dib, Moubarak reste président jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Un président qui, du fait de son statut, ne peut pas être jugé devant une cour d’assises.
L’avocat a, par ailleurs, estimé que les accusations de corruption liées au contrat de vente de gaz à Israël concernant Moubarak et ses deux fils tombaient sous le coup de la prescription puisque les faits remontent à plus de dix ans.
Lors de sa plaidoirie concernant le meurtre des manifestants durant la révolution, accusation pour laquelle le parquet avait demandé la peine de mort, Farid el Dib a défendu l'innocence de son client.
De plus, seul un tribunal militaire peut le juger : conformément à la loi, Hosni Moubarak est toujours général, commandant de l’Armée de l’air.
Le procès de l'ancien président égyptien a débuté le 3 août dernier et a connu de multiples interruptions.
Le 10 février 2011, dans une allocution télévisée, le raïs annonçait qu'il déléguait ses pouvoirs exécutifs au vice-président Omar Souleimane, tout en précisant qu'il conservait ses pouvoirs d'abroger ou de réformer la Constitution ainsi que celui de dissoudre le Parlement et le Sénat. Le lendemain, il quittait Le Caire avec sa famille pour Charm el-Cheikh où il devait être assigné à résidence quelques semaines plus tard.