Juba a décidé de frapper fort pour tenter de résoudre le différend qui l'oppose à Khartoum. En effet, les deux pays n'arrivent pas à s'entendre malgré de multiples discussions sur le partage des revenus pétroliers. Le Soudan du Sud produit les trois quart du brut de l'ancien Soudan, mais dépend du Nord pour l'exporter.
Il n'existe en effet qu'un seul oléoduc et un seul terminal pétrolier situé au Nord. Khartoum réclame un droit de passage de 36 dollars par baril exporté. C'est beaucoup trop, rétorque Juba qui propose de payer moins d'un dollar par baril, 70 cents exactement.
Les deux parties n'arrivant pas à s'entendre, Khartoum a annoncé qu'elle prélèverait d'office une partie du pétrole exporté par Juba. « C'est un véritable acte de piraterie », disent les autorités soudanaises qui ont donc décidé de stopper entièrement l'extraction d'ici sept jours.
Seulement l'arme pétrolière est à double tranchant, et il n'est pas sûr que les plus grands perdants de cette mesure ne soient pas les Soudanais du Sud eux mêmes, les revenus pétroliers étant avec l'aide internationale la seule ressource dont dispose le jeune Etat.
La menace est donc davantage un geste politique qu'une mesure pratique. Juba s'est d'ailleurs empressée de rappeler que le président du Soudan du Sud, Salva Kiir était prêt à rencontrer son homologue du Nord, Omar el-Béchir le 27 janvier prochain lors du sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba.