Khartoum et Juba ne sont pas d'accord. Khartoum veut régler une question à la fois, Juba veut au contraire toutes les lier. Résultat : aucun des dossiers pendants, pétrole, statut de la ville d'Abyei ou dette soudanaise n'avance. Le médiateur sud-africain Thabo Mbeki fait la navette entre les deux parties mais en vain.
Meles Zenawi, le président éthiopien qui bénéficie de l'oreille des deux capitales, ne serait plus bienvenu à Khartoum. Le régime d'Omar el-Béchir se crispe, constate un diplomate à Addis-Abeba. Dans ces conditions, le régime SPLM du Soudan du Sud estime qu’il n'a rien à négocier.
Sur le terrain, les affrontements entre les deux pays se multiplient par rebellions interposées dans les Etats situés a la frontière entre le Nord et le Sud. Et pour Khartoum, les risques sont grands. La branche nord du SPLM conduite par son secrétaire général Yasser Arman, s'est alliée avec trois groupes rebelles du Darfour dont celui du puissant JEM de Khalil Ibrahim. L'objectif avoué de cette coalition est de faire tomber le régime Béchir, en escomptant également une révolte populaire à la façon tunisienne ou égyptienne.
Pour l'heure, indiquent des sources diplomatiques, Omar el-Béchir a choisit l'option militaire pour régler les problèmes. Mais pourra-t-il faire face si tous ces groupes rebelles passent à l'attaque sur trois ou quatre fronts ?