Voilà plusieurs semaines, avant même la partition, que les négociations entre le Nord et le Sud ont commencé. Ces discussions sont incontournables. Le pétrole est au Sud et les installations pour l'exporter sont au Nord.
Les limites de la négociation ont été clairement posées par le Sud. Oui à la location des oléoducs et des terminaux pétroliers de Port-Soudan. Non à un partage des recettes pétrolières.
Par son vote, le Parlement soudanais semble acquiescer. Encore faut-il s'entendre sur le prix que le Nord exigera du Sud. A Khartoum, on envisageait ces dernières semaines de faire payer jusqu'à 15 dollars par baril de pétrole transitant par le Nord.
Mais à Juba, on ne l'entend pas de cette oreille. Le gouvernement du Soudan du Sud est prêt à payer 3 milliards de dollars annuels plus un forfait de 41 cents par baril de pétrole. La référence, c'est ce que le Tchad verse au Cameroun pour l'oléoduc qui convoie le pétrole tchadien à travers le territoire camerounais. Et le président sud-soudanais a prévenu : plutôt que de payer des sommes exorbitantes, il est prêt à patienter trois ans, le temps de construire des infrastructures indépendantes du Nord.