Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
Le jeune homme qui s’adresse à la foule s’appelle Mullat Araru. Cet étudiant de 26 ans excédé par le racisme quotidien, a décidé de marcher pendant trois jours entre sa ville d’Ashdod dans le sud d’Israël et Jérusalem. Arrivé, à quelque pas de la Knesset, le Parlement israélien, et entouré de plusieurs milliers de manifestants, il déclare :
« Il faut réveiller les consciences. Je crois qu’un petit groupe peut changer les choses. Notre combat est juste, j’y crois. C’est ici que cela se passe, c’est la guerre, le racisme c’est la violence. Il faut qu’il y ait des lois contre le racisme. Ce n’est pas logique que dans un Etat qui a tellement souffert que les gens puissent dire ce qu’ils disent, faire des déclarations racistes sans qu’il y ait la moindre punition selon la loi ».
Comme Mullat Araru, beaucoup de manifestants à la peau noire ont peint en blanc la moitié de leur visage. Dans la foule il y a aussi David, un jeune Israélien qui se prépare à entrer dans l’armée. Lui a peint en noir la moitié de son visage blanc. Il déclare :
« Moi je pense que le plus important ici c’est de venir dénoncer le fait que dans notre pays, Israël qui est un pays juif, on fait des différences. On a déjà assez d’ennemis autour, on ne peut pas se permettre de se détruire de l’intérieur comme cela ».
Parmi les revendications des manifestants ; le vote d’une loi antiraciste mais beaucoup reconnaissent que ce sont surtout les mentalités qui doivent changer.