Le syndicat tunisien de l'UGTT renouvelle sa direction

En Tunisie, le congrès de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) touche à sa fin. Les quelque 500 délégués de la puissante centrale syndicale vont voter ce soir pour élire les membres du bureau exécutif, à Tabarka dans le nord-ouest du pays. Les résultats devraient être connus dans la nuit. La direction du syndicat s'est souvent alignée sur la politique de Zine el-Abidine Ben Ali, mais de nombreuses branches locales de l'ex-centrale unique ont joué un rôle important dans la révolution de Jasmin. Deux listes circulent dont une émane de l'ancienne garde avec trois candidats sortants. Les trois quarts des postes du bureau devraient changer de mains lors de ces élections aux multiples enjeux.

Neuf des treize sièges du bureau exécutif changeront de titulaires en raison de la règle sur la limitation des mandats. Le bureau sera donc renouvelé en profondeur même si les quatre membres sortants sont reconduits.

De nombreux syndicalistes souhaitent que l'ancienne garde cède la place à des membres disposés à se rapprocher de la base. Depuis dimanche, une centaine de syndicalistes se rassemblent chaque jour devant l'hôtel de Tabarka, qui accueille le congrès, pour réclamer la décentralisation et l'ouverture. Certains ont même contesté le mode d'élection du bureau exécutif.

Au-delà des procédures internes, des voix s'élèvent pour réclamer des mesures pour protéger les masses salariales du programme libéral d'Ennahda, grand vainqueur des élections du mois d'octobre. Les islamistes ont réintégré la centrale à la faveur de la chute de Ben Ali. S'ils n'ont peut-être pas pesé lors de ce congrès, ils ont sans doute pris rendez-vous pour le prochain.

Enfin, selon les sources, sept à dix femmes sont candidates. Elles souhaitent que le bureau reflète leur rôle au sein des syndicats mais aussi au sein du mouvement qui a conduit à la fuite de Ben Ali.

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