La Ligue des droits de l'homme a réuni, ce vendredi 23 décembre, son comité directeur. Elle a exprimé ses inquiétudes au sujet du tout nouveau ministère des Droits de l'homme confié à Samir Dilou, un membre du parti islamiste Ennahda, qui sera aussi le porte-parole du gouvernement.
Me Abdelfattah Benmoussa, président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme ne comprend pas l'objectif du gouvernement concernant ce ministère. Pour lui, c'est à la société civile d'assurer le respect des droits de l'homme et de faire pression sur les autorités. Me Abdelfattah Benmoussa craint qu'il ne serve d'outil pour travailler l'image du gouvernement dans un sens favorable.
Au sein de l'UGTT, la centrale syndicale qui a joué un rôle majeur dans la révolution, on s'interroge plutôt sur le programme social et économique de la nouvelle équipe ainsi que la politique à venir des islamistes d'Ennahda. Mahmoud Achour, porte-parole de la section UGTT Tunis, n'arrive pas à se projeter dans l'avenir avec ce nouveau gouvernement. « On ne connait pas leur politique en matière d'économie, de chômage. Ces gens n'ont jamais pris le pouvoir. On verra bien. On va essayer de collaborer ». Mahmoud Achour s'inquiète aussi du respect des droits syndicaux, notamment le droit de grève.