L’UDPS compte faire démarrer quatre cortèges partant des quatre fédérations de la capitale, dont le siège de Limete, à côté du domicile d’Etienne Tshisekedi. Mais, la direction du parti tient à préciser qu'il ne s'agit pas d'une manifestation de l’UDPS. Elle est ouverte à tous les électeurs qui soutiennent la démarche d’Etienne Tshisekedi.
Le point de convergence des quatre cortèges est prévu au Stade des Martyrs. Et c'est là, qu'il y a un problème. Quatre blindés, dont trois chars d’assaut de la garde républicaine y sont postés depuis plusieurs jours avec leurs équipages. Des soldats occupent les escaliers d’accès aux tribunes. Ce n’est pas un dispositif dans les normes du maintien de l’ordre. Les organisateurs entendent faire comme s’il n’était pas là.
Ce vendredi 23 décembre s'annonce compliqué pour le pouvoir qui a intérêt à ce que la prestation de serment n’ait pas lieu, mais en même temps que la dispersion se passe sans violence.
Il n’y a pas eu d’interdiction formelle de cette manifestation. Interrogé sur le fait de savoir si Etienne Tshisekedi avait demandé l’autorisation d’accéder au stade pour sa prestation de serment, le secrétaire général de l’UDPS, Jacquemin Shabani, a une réponse toute prête : « un président de la République n’a pas à demander d’autorisation » dit-il
En tout cas, le camp Tshisekedi ne se laissera pas bloquer et se prépare pour le serment, particulièrement les femmes de l’opposition.
Sur le plan diplomatique, l'Union européenne se dit une nouvelle fois préoccupée « quant aux graves déficiences et l'absence de transparence dans la compilation et la publication des résultats » des élections. La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a prévenu que l'Union pourrait réévaluer son soutien à la RDC si des progrès n'étaient pas réalisés dans le dépouillement des votes des législatives, qui se sont aussi tenues le 28 novembre dernier. Mais, selon Michael Mann, porte-parole de Catherine Ashton, on n'en est pas encore là.
Sur le terrain justement, l'heure est aux arrestations politiques selon Amnesty International. L'ONG reproche aux autorités de mener depuis plusieurs jour une série d'arrestations au sein de l'opposition, de la société civile et même des forces de sécurité. Des dizaines de personnes sont concernées.
Enfin, Amnesty International demande qu'une enquête impartiale soit menée par la justice à la suite des violences commises en novembre dernier, à la fin de la campagne électorale, et qui ont entraîné la mort de 18 personnes.