« Ouf, au moins on est tranquilles jusqu’à vendredi », soufflait hier un responsable de la majorité. Dans une capitale rongée par les rumeurs, le doute avait plané ces derniers jours sur un éventuel appel à manifester de l’UDPS pour lundi et mardi.
Le terme consacré ici est celui de « marches pacifiques », mais en langage kinois, « marche pacifique » veut dire exactement le contraire. Les gens gardent en mémoire les débordements, les barricades, les pillages de magasins, les voitures incendiées, et certaines des forces de l‘ordre à la gâchette facile.
En ville, et surtout dans les quartiers périphériques, la Légion nationale d’intervention de la police se montre. Des picks-up patrouillent, chargés de policiers casqués et revêtus d’armures à cause desquelles ont les surnomme « Ninja ».
Le discours d’Etienne Tshisekedi, hier dimanche, a levé toute équivoque. Il n’a pas appelé à manifester, mais il a annoncé son intention d’organiser une prestation de serment vendredi au stade des Martyrs. Là encore, les doutes s’expriment sur la faisabilité d’une telle manifestation. Il n’y a qu’à voir le stade, entouré de blindés, dont des chars à chenilles, à peine cachés par des bâches, avec leur gros canon qui dépasse.