Ils étaient invités mais ils ne sont pas venus. La douzaine de chefs d'Etat africains attendus à Kinshasa étaient en fin de compte représentés par leur Premier ministre pour le Gabon, le Rwanda et la Tanzanie, par le président de l'Assemblée nationale pour la Centrafrique ou des ministres pour le Congo-Brazzaville, l'Afrique du Sud, l'Angola, le Burundi et le Tchad. Notre correspondant à Kinshasa rapporte que l'Ouganda n'avait lui envoyé aucune délégation.
Le seul chef d'Etat présent, Robert Mugabe pour le Zimbabwe, assis à la droite de Joseph Kabila, est, lui aussi, un habitué des cérémonies boudées par la communauté internationale en raison précisément d’élections controversées dans son pays.
Le président Kabila a prononcé un discours programme autour de son thème de prédilection pendant la campagne électorale, faire de la RDC un pays émergent. Il a fustigé les « appels à la violence » de certains mais sans jamais nommer son rival Etienne Tshisekedi.
La cérémonie, à laquelle assistaient également quelques ambassadeurs de pays
occidentaux, s'est déroulée sur l'esplanade de la Cité de l'Union africaine, devant plusieurs milliers de gens. A la suite de l'investiture, les invités ont été conviés à un déjeuner au palais de la Nation. La fête a été belle, bien organisée, l’assistance nombreuse et enthousiaste, le discours, le défilé réussi. Il n'y a pas eu de fausse note selon notre correspondant.
Dans la capitale, toujours sous haute surveillance des forces de l'ordre après des violences lors de l'annonce des résultats provisoires le 9 décembre, une dizaine de chars de la Garde républicaine étaient déployés, dont quatre devant le stade des Martyrs.
Là même où Etienne Tshisekedi entend prêter serment « devant le peuple » vendredi prochain, depuis qu'il s'est autoproclamé « président élu » . Le leader de l'UDPS a catégoriquement rejeté les résultats de l'élection présidentielle du 28 novembre qui l'ont crédité de 32,33% des suffrages et attribué la victoire à Joseph Kabila avec 48,95%.
Ce mardi matin à Kinshasa, c'est Joseph Kabila, âgé de 40 ans, qui a prêté serment devant la Cour suprême de justice (CSJ) en jurant devant Dieu et la nation « de sauvegarder l'unité nationale, de ne (se) laisser guider que par l'intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ».