Afrique du Sud: revers du président Zuma au sein de l’ANC

Le président sud-africain Jacob Zuma vient de subir un revers lors de l’élection pour la direction régionale de l’ANC dans la province du Limpopo. Cassel Mathale, gouverneur de cette province du nord du pays, a été réélu avec le soutien du contestataire Julius Malema, dirigeant de la Ligue de la jeunesse du parti, qui a été suspendu pour indiscipline en novembre dernier.

Jacob Zuma, chef de l'ANC et président de l’Afrique du Sud, a essuyé un revers électoral dans la province du Limpopo, à un an du congrès qui décidera ou non de le reconduire dans ses fonctions de chef du parti. C'est Cassel Cathale, le gouverneur de la province, qui a été reconduit comme chef de l'ANC pour le Limpopo.

Cathale est un ami du trublion Julius Malema, le chef de la Ligue de la jeunesse de l'ANC, qui a fait appel d'une décision le suspendant du parti durant cinq ans. Le bureau central de l'ANC avait misé sur le vice-ministre de la Culture Joe Phaala pour détrôner l'ami de Malema, dont la gestion de la province a mené à une incurie budgétaire. Mais il a été devancé de plusieurs dizaines de voix. Deuxième acte de défiance : les élus souhaitent désormais nommer Malema, originaire du Limpopo, au comité exécutif de la province.

Lors d’un entretien à RFI, Adam Habib, professeur de sciences politiques à l'université de Johannesburg, a estimé que Malema et son clan conservent une certaine capacité de nuisance, mais elle ne suffira pas à déloger Jacob Zuma : « Cette affaire illustre une fois de plus les divisions au sein de l'ANC, divisions qui vont sans doute s'accentuer d'ici le congrès de Mangaung l'an prochain. Jacob Zuma ne devrait pas bouleverser son programme pour autant. S'il souhaite demeurer président de l'ANC, il n'aura pas de difficulté à décrocher de nouveau la présidence, à mon avis, parce qu'il jouit d'énormes soutiens dans les autres provinces. »

Adam Habib, juge toutefois que le leader de la Ligue de la jeunesse de l’ANC va encore poser des problèmes à Jacob Zuma : « Je crois que Julius Malema a compris qu'il n'obtiendrait pas grand chose du Comité de discipline en appel. Mais il a décidé de partir en faisant beaucoup de bruit. Il n'a de cesse de se moquer du président, avec des gestes, des chansons et des slogans hostiles à Zuma. Mais Malema aura du mal à mobiliser au niveau national quand le Comité d'appel aura tranché, car Malema sera privé d'organisation, ce sera difficile. En revanche, ceux qu'il représente et soutient, les Mathale et les autres, eux ils continueront à ériger des obstacles pour barrer la route de Jacob Zuma ». 

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