Bamako ne mâche pas ses mots : plus question d’accepter la violation de son territoire par les militaires du Front Polisario. Sans autorisation, ces derniers, avec des armes de guerre, sont récemment venus dans le nord du Mali. Sur place, ils ont tué un homme, et enlevés au moins trois autres. Tous, étaient accusés d’avoir participé à l’enlèvement fin octobre de trois humanitaires européens dans le quartier général du mouvement indépendantiste.
Après des enquêtes, il a été établi que l’homme tué, et les autres enlevés, n’ont rien à avoir avec le rapt des Européens. Ce qui a doublement fâché le Mali, qui en profite pour réfuter les accusations du Polisario qui à l’époque, avançait que les ravisseurs des otages venaient du Mali, et sont repartis avec les otages dans le désert malien.
« Trop c’est trop ! Nous n’accepterons plus ces accusations gratuites », affirme un officiel malien qui ajoute : « Les otages européens ont été enlevés au cours du territoire revendiqué par le Polisario. Donc forcément avec des complicités locales ». Conclusion : « que ceux qui nous accusent balaient d’abord devant leur propre maison », ajoute l’officiel malien.
Le Front Polisario ne souhaite pas réagir à ces accusations qualifiées d'« anonymes ». Selon Mohamed Khaddad, membre de la direction du Polisario « nous privilégions les canaux officiels politiques et diplomatiques.; notre ministre des Affaires étrangères a rencontré son homologue malien la semaine dernière », explique t-il. Le Polisario confirme en revanche avoir arrété plusieurs personnes dans le cadre de cet enlèvement, en « collaboration avec les pays voisins », précise Mohamed Khaddad.