Une télévision locale a montré la silhouette des trois hommes arrêtés ce 8 décembre. Ils sont plutôt jeunes. Ces sous-traitants d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) auraient été trahis par une puce de téléphone qui a livré de précieuses informations.
Selon une source proche du dossier, la justice entendra ce mardi des témoins qui pourraient rapidement se retrouver les menottes aux mains.
Les auteurs ou une partie des auteurs du rapt sont donc arrêtés, mais les deux otages français, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Les ravisseurs ont fait parvenir leurs photos comme preuve de vie au quotidien espagnol El Pais, le 9 décembre dernier avec celle des trois autres Européens enlevés le 23 octobre dernier dans le quartier général du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD-Polisario), près de Tindouf.
Une vidéo des trois otages est parvenue également aux médiateurs qui oeuvrent à leur libération. Sur celle-ci qui dure moins de deux minutes, on voit les visages non floutés des otages. Chacun des otages se présente rapidement. Un homme a le pied gauche entouré d’un bandage, les deux femmes sont habillées en tunique bleue et portent un voile couleur moutarde. Derrière les otages, des hommes armés. Ils ont quasiment tous la peau noire. Enfin, écrit en gras le nom du groupe d’al-Qaïda au Maghreb islamique qui a revendiqué le rapt. Il s’agit du Mouvement Unité pour le Jihad en Afrique de l'Ouest (Jamat Tawhid Wal Jihad Fi Garbi Afriqqiya) jusqu'alors inconnu.
Nouvelle preuve de vie ce mardi : un site islamiste a mis en ligne des photos de cinq otages enlevés au mois de novembre au Mali. Sur l'un des clichés on peut voir les deux Français les mains liées derrière le dos. Sur le deuxième cliché, ce sont les trois personnes enlevées le lendemain du rapt des Français, à Tombouctou : un Néerlandais, un Suédois et un Anglo-Sud-Africain. Ils ont les mains posées sur les genoux.
Au total, 12 personnes, dont six Français, sont retenus dans le Sahel par Aqmi et ce groupe, présenté comme dissident d'Aqmi.
Les Français Philippe Verdon et Serge Lazarevic, présentés comme un ingénieur et un technicien travaillant pour une cimenterie malienne, ont été enlevés dans la nuit du 23 au 24 novembre dans un hôtel d'Hombori, à 200km à l'ouest de Gao, dans le nord du pays.