Lutte contre le terrorisme dans le Sahel: les dissonances persistent

Les ministres de la Défense de dix pays du pourtour méditerranéen, cinq pays européens (France, l’Espagne, Italie, Malte et Portugal) et cinq Africains (Libye, Algérie, Tunisie, Maroc et Mauritanie) étaient réunis hier dimanche 11 décembre à Nouakchott. Lancée en 2004, cette initiative baptisée « 5+5 Défense » a pour but de renforcer la sécurité en Méditerranée. Au cœur des préoccupations : la zone sahélo-saharienne, en proie à la menace d'Aqmi, au trafic d'armes et à l'immigration clandestine.

Avec notre envoyée spéciale à Nouakchott

Tous les pays du 5+5 Défense sont mobilisés pour combattre le terrorisme, a affirmé le ministre mauritanien de la Défense, au terme de la réunion. Pourtant, aucune action concrète dans ce domaine n’a été annoncée. Peut-être parce que derrière le front uni affiché, les positions sur les stratégies de lutte ne sont pas unanimes, comme cela semble être le cas sur la question des rançons. Face à trois pays du 5+5, la France, l’Espagne et l’Italie qui ont actuellement des ressortissants aux mains d’Aqmi, le ministre mauritanien de la Défense a lancé un appel à l’intransigeance.

« Je demande à tous de travailler pour le tarissement des sources du terrorisme et d’acculer les preneurs d’otages dans leurs derniers retranchements en refusant de payer des rançons », a-t-il déclaré.

Une position qui diffère quelque peu de celle du ministre français de la Défense, Gérard Longuet, qui avait indiqué un peu plus tôt que la France gardait le maximum de canaux d’informations, voir de négociations, ouverts. « Cela n’interdit pas de porter un jugement définitif sur des gens qui prennent des otages mais le principe de réalité s’impose, nous souhaitons d’abord les récupérer », a-t-il affirmé.

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