On peut déjà le dire, la Conférence de Durban n’entrera pas dans l’histoire. Les pays industrialisés et les pays émergents n’arrivent toujours pas à se mettre d’accord sur les moyens de lutter contre les changements climatiques.
Malgré la pression des plus vulnérables comme les 53 pays du groupe Afrique et les 43 petits états insulaires qui ressentent déjà les conséquences de ces phénomènes. Leurs combats quotidiens contre la hausse du niveau de la mer, la sécheresse ou la dégradation des sols pèsent peu face aux enjeux économiques et au combat de coqs que se livrent la Chine et les Etats-Unis pour dominer la diplomatie mondiale.
L’Union européenne tente de conserver une stature en défendant la position qu’elle avait annoncée dès le début de la conférence à savoir : la poursuite du protocole de Kyoto, seul texte contraignant aujourd'hui les pays industrialisés à limiter leurs émissions qui s’arrête fin 2012, conditionnée à une feuille de route qui engagerait les 193 pays à discuter d’un accord contraignant pour tous.
« On n’est qu’à 60% de l’effort nécessaire »
Si elle semble isolée sur le premier point, ce n’est pas le cas sur le deuxième. La Chine semble accepter l’idée de la feuille de route, reste à savoir dans quels délais. Pour l’instant, ce serait des négociations à partir de 2015 pour que les contraintes deviennent obligatoires pour tous à partir de… 2020. Les Etats-Unis, arc-boutés sur la notion de contrainte, cherchent à jouer sur les nuances du vocabulaire onusien pour ne pas passer pour des « bad guys ».
A 17h ce jeudi 8 décembre, l’Union européenne a fait une déclaration politique dans laquelle elle précise que les petits états insulaires, les pays les moins avancés et le groupe Afrique, soit 120 pays, soutiennent sa position. Mais selon le climatologue Jean Jouzel, « c’est insuffisant. Si l’on totalise l’ensemble des engagements de réduction d’émissions pris par les pays d’ici 2020, on n’est qu’à 60% de l’effort nécessaire pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C. Au-delà la vie sur terre deviendra compliquée ! »
A 24h de la fin des négociations, les ministres sont répartis en groupe de travail thématique autour de cinq sujets-clés, comme celui consacré à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre mené par la Nouvelle-Zélande ou à l’adaptation dirigé par l’Equateur. Les tensions ne sont pas palpables, reste à savoir si c’est un signe encourageant.