RDC : l'annonce des résultats de la présidentielle repoussée, tension à Kinshasa

En RDC, le résultat final de la présidentielle du 28 novembre, qui devait être initialement proclamé ce jeudi 8 décembre, a été reporté à vendredi 9 décembre, a annoncé la Commission électorale (Céni). Selon les derniers chiffres partiels portant sur un peu plus de 89% des bureaux de vote, Joseph Kabila, élu en 2006, était en tête (49%) avec 2,6 millions de voix d'avance sur l'opposant Etienne Tshisekedi (33,3%), lequel conteste ces chiffres.

L’heure fatidique de l’annonce des résultats de la présidentielle approche en République démocratique du Congo mais il faudra attendre encore un peu. Après avoir fait savoir qu’ils seraient connus jeudi soir 8 décembre, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) s’est ravisée et elle a prévenu dans un communiqué qu’ils ne seraient pas divulgués avant vendredi 9 décembre, expliquant que des vérifications étaient encore nécessaires.

Mardi soir, sur un taux de compilation de 90% des bureaux de vote, le président sortant recueillait 49% des suffrages contre 33% à Etienne Tshisekedi, et disposait de 2,6 millions de voix d’avance. L’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) a d’ores et déjà annoncé qu’elle rejetait ces résultats partiels et estimé que selon ses décomptes, effectués d’après les procès-verbaux des bureaux de vote, la victoire ne pouvait lui échapper.

Bras de fer post-électoral

Tous les ingrédients d’un bras de fer post-électoral sont réunis. Pour faire un peu retomber la pression, des diplomates ont ces derniers jours poussé le bureau de la Céni à apporter un peu de transparence dans un processus électoral totalement opaque. Mais Etienne Tshisekedi n’a eu de cesse de répéter que les chiffres de la Céni ne reflétaient pas « la vérité des urnes », ajoutant qu’ « aucun coup de force, aucune tentative de hold-up électoral ne pourra tenir ».

A Kinshasa, on est encore loin d'un retour à la normale car les Kinois attendent toujours avec appréhension ces résultats. Après deux jours où Kinshasa était anormalement calme, un semblant d’activité avait quand même repris jeudi matin. On voyait par exemple beaucoup plus de véhicules circuler qu’en début de semaine quand quelques incidents avaient été signalés dans différents quartiers de la capitale.

Quand la police tire sur la police

En fait, à ce jour, le principal point de tension se trouve à Limété, autours du siège de l’UDPS et de la résidence d’Etienne Tshisekedi. Cette fin de matinée, la police a une fois encore dispersé quelques dizaines de jeunes militants de l’opposition réunis là-bas. La dispersion s’est faite à coups de gaz lacrymogènes mais aussi par quelques tirs à balle réelle. Il y a eu quelques arrestations et certains « combattants », comme on les appelle en RDC, ont répliqué en jetant des pierres sur les policiers.

Enfin, cette intervention des forces de l’ordre a donné lieu à une scène assez étonnante, puisqu’un officier de police affecté à la garde d'Etienne Tshisekedi a tiré avec son arme à feu en direction d’autres policiers anti-émeutes. Cette même police anti-émeutes a également tenté de désarmer, sans succès, la garde du leader de l’UDPS. Tout cela a évidemment entraîné une certaine confusion dans les rangs des forces de l’ordre.
 

A consulter :

•Le site de la Céni

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