En RDC, l’inquiétude monte à l’approche du résultat final de l’élection présidentielle

En RDC, le résultat final de l’élection présidentielle devrait être annoncé ce jeudi 8 décembre dans la soirée par la Commission électorale. La Céni a accepté de livrer en même temps, sur son site internet, les résultats bureau par bureau, permettant de comparer les procès-verbaux et éventuellement de les contester devant la Cour suprême. Mais c’est surtout la contestation dans la rue qui est redoutée.

Avec nos envoyés spéciaux

L’ambiance était fébrile ce mercredi dans tout le pays avec des déploiements de force de l’ordre aux aguets. A Kinshasa, on a noté une série d’interventions des forces de police pour disperser toute tentative de rassemblement.

Plusieurs arrestations ont eu lieu au camp militaire Kokolo en plein milieu de la capitale, auprès de militaires soupçonnés d’avoir des sympathies pour l’opposition. Des jeunes ont tenté d’incendier l’église où officie habituellement le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, le président de la Commission électorale.

Par crainte de troubles liés à l’annonce des résultats de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), nombre de Kinois n’ont pas quitté leur quartier et ont préféré garder leurs enfants à la maison. Le principal foyer de tension se trouve dans la commune de Limété, aux abords du siège de l’UDPS ( Union pour la démocratie et le progrès social) et de la résidence d’Etienne Tshisekedi, où militants de l’opposition et policiers se sont affrontés ces deux derniers jours.

Au Kasaï, fief de Tshisekedi,  le couvre-feu est imposé de 20h à 6h00 du matin à Mbuji-Mayi. A Kananga, un couvre-feu a également été imposé. A Mwene-Ditu, autre ville du Kasaï, le gouverneur a interdit tout attroupement.

De nombreuses patrouilles sont visibles à Goma, la capitale du Nord-Kivu. Enfin, à Kolwezi, grande localité minière dans le Katanga, des malfaiteurs ont profité d’une cité presque morte pour cambrioler une banque dans le centre-ville.

Eviter une déflagration générale

Si certains diplomates en poste à Kinshasa se sont efforcés cette semaine de faire pression sur la Céni pour qu’elle apporte un peu plus de transparence dans un processus électoral jusque-là totalement opaque, la priorité aujourd’hui des chancelleries est d’éviter une déflagration générale.

Dans l’espoir de calmer les esprits, ces derniers jours, plusieurs ambassadeurs ont rencontré tour à tour Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi. Selon une source diplomatique, si les deux camps promettent de tout faire pour tenir leurs troupes, militaires pour l’un, civiles pour l’autre, le plus inquiétant est l’absence totale de dialogue entre les principaux protagonistes de l’élection présidentielle.

Partager :