La RDC dans le calme avant l’annonce des résultats

C’est peut-être ce mardi 6 décembre que les Congolais connaîtront le nom de leur prochain président. Mais il est nécessaire que la Commission électorale indépendante réussisse à compiler tous les résultats dans les temps. En attendant l’annonce des résultats définitifs c’est le calme dans la capitale.

Ambiance reste extrêmement et anormalement calme ce mardi 6 décembre à Kinshasa. Que ce soit sur le grand boulevard du 30-Juin à la Gombe ou bien sur la route de l’aéroport, traversant les communes populaires de Matete, Ndjili ou Masina, la circulation était totalement fluide alors qu’habituellement il faut souvent des heures pour s’extraire des bouchons.

Beaucoup de magasins ont déjà tiré le rideau et ce mardi matin au grand marché, de nombreux étals sont restés vides. En prévision de troubles liés à l’annonce des résultats de la Céni (la Commission électorale indépendante), beaucoup de parents ont préféré garder leurs enfants à la maison. Egalement en raison de l’incertitude ambiante, plusieurs compagnies aériennes ont annulé leurs vols à destination de Kinshasa.

Malgré la tension grandissante, sur les grandes artères de la ville le déploiement policier ne semblait pas plus important que ces derniers jours. Selon des habitants des quartiers populaires, au petit matin les patrouilles des forces de l’ordre étaient en revanche renforcées et les policiers n’hésitaient pas à disperser tout rassemblement.

En résumé on peut dire que par mesure de prudence, beaucoup de Kinois sont restés chez eux. Une situation qui laissait perplexe un vendeur de recharges téléphoniques. Celui-ci se demandait ce matin pourquoi les gens ne sont pas venus travailler alors que les problèmes pourraient aussi bien les atteindre à leur domicile. Réplique immédiate de son collègue : « Et comment vas-tu rentrer chez toi si les problèmes surviennent ? ».

Et Lubumbashi, dans le calme et l’appréhension

A Lubumbashi, dans la capitale de la province du Katanga, et plus précisément à Ruashi dans la commune populaire et endroit symbolique où la Gécamines (la Générale des Carrières et des Mines) la plus grosse compagnie minière du pays a commencé ses activités, c’est un mélange de calme et d’appréhension à travers la ville.

De calme, parce que dans le centre-ville, les banques et les commerces sont ouverts. La foule habituelle se presse devant le plus grand marché de la ville, Mze Kabila. La Ruachi, l’une des 7 communes de Lubumbashi, est un lieu populaire et symbolique. C’est la que la Gecamines, la plus grande société minière congolaise a commencé ses activités au début du XXe siècle. En ce début d’après-midi, la vie s’écoule comme d’habitude, les marteaux résonnent dans les ateliers. Et dans le quartier industriel, les usines de traitement du cuivre et du cobalt fonctionnent normalement.

La sécurité a bien sûr été renforcée, les militaires et les policiers circulent en ville. Des petits groupes de policiers et de soldats stationnent au point stratégique, mais aussi dans la commune Katuba qui est la plus grande commune de la ville. Populaire, elle abrite de nombreux partisans d’Etienne Tshisekedi, le leader de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), comme en témoigne un drapeau du parti d’opposition planté entre deux baraques.

On sent poindre l’appréhension malgré tout. Tout le monde s’interroge sur le résultat du scrutin. Et si dans chaque camp, on veut croire à la victoire de son candidat, un jeune militant de l’UDPS avoue qu’en cas de réélection du président Joseph Kabila, il ne se verra plus d’avenir en République démocratique du Congo et qu’il quittera le pays.

Partager :