RDC : Jour J pour les résultats de la présidentielle

C'est ce mardi 6 décembre 2011 que devraient être annoncés les résultats complets de la présidentielle du 28 novembre en République démocratique du Congo. La Commission électorale affirme pouvoir respecter l'échéance. Les derniers résultats provisoires annoncés par la Céni portent désormais sur 68% des bureaux de vote. Pas de changement majeur, les deux candidats qui se détachent sont le président sortant Joseph Kabila crédité de 46,4% des voix suivi de l'opposant Etienne Tshisekedi avec 36,2% des suffrages. Les neuf autres candidats sont loin derrière. 

Avec notre envoyé spécial à Kinshasa,

Est-ce par volonté de donner le maximum de résultats, d’être vu par le moins grand nombre ou bien par goût du suspense ? Jour après jour, les annonces de la Céni, Commission électorale nationale indépendante, se font de plus en plus tardives. Le 5 décembre au soir, il était minuit moins le quart lorsque son président le pasteur Ngoy Mulunda est venu communiquer de nouveaux résultats partiels de l’élection présidentielle.

Si grâce à Kinshasa où le travail de compilation s’est accéléré, Etienne Tshisekedi comble légèrement son retard sur Joseph Kabila, le président sortant dispose toujours, selon les chiffres de la Céni, d’une avance confortable sur l’opposant historique. Près de  1 300 000 voix.

Reste maintenant une question : les Congolais connaîtront-ils ce mardi le nom du vainqueur de la présidentielle ? Jusque-là, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda a toujours promis que le 6 décembre, il sera en mesure de donner les résultats provisoires du scrutin.

Le 5 décembre au soir, le président de la Commission électorale a laissé plané un doute. Selon lui, cette annonce finale est conditionnée à la réception de tous les procès-verbaux. Si tel n’est pas le cas, les Congolais devront encore attendre et se contenter de résultats partiels.

De son côté, l'Eglise a déclaré le 5 décembre qu'elle ne diffusera pas, de résultats, précisant que matériellement c'était impossible.

Ce mardi est donc une date cruciale en RDC. L'inquiétude est palpable. Les expatriés traversent le fleuve en direction de Brazzaville. Et depuis hier, les policiers et militaires sont plus visibles à Kinshasa. Mais pas de quoi s'inquiéter, assure le patron de la police congolaise. Selon Charles Bisengimana, il n’y a aucune raison de s’inquiéter. La police a pris toutes les mesures pour éviter les troubles.

Si la tension est palpable à Kinshasa, elle l'est également à Lubumbashi dans le sud du pays. Lundi, des échauffourées ont été signalées entre policiers et militants de l’opposition devant le siège de l’UDPS, Union pour la démocratie et le progrès social, le parti d'Etienne Tshisekedi . 

Réactions à l'étranger

Cette tension et ses conséquences dépassent les frontières de la RDC. Des heurts ont opposé le 5 décembre à Johannesburg et Pretoria, la police sud-africaine à des ressortissants de République démocratique du Congo, qui accusent l'Afrique du Sud d'ingérence dans les élections de lundi dernier dans leur pays.

A Pretoria, un groupe de manifestants a attaqué l'ambassade congolaise, brisant des vitres et une porte à l'entrée du bâtiment. Cinq d'entre eux ont été conduits au commissariat. A Johannesburg, les manifestants ont également exigé que «l'Afrique du Sud ne se mêle pas des affaires du Congo». Bakengeshi Twendélé, secrétaire général du Forum des associations congolaises en Afrique du Sud exprime son mécontentement :

Des heurts violents ont aussi opposé la police à quelque 300 opposants de la diaspora congolaise de Belgique qui ont manifesté le 5 décembre dans le centre de Bruxelles pour dénoncer «les fraudes» au cours du scrutin.

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