Un seul objectif pour la communauté internationale : pas de violence. Le président sud-africain Jacob Zuma a eu au téléphone tour à tour Joseph Kabila, Vital Kamerhe, Etienne Tshisekedi. A Kinshasa une troïka a été formée avec les ambassadeurs russe, gabonais et le représentant spécial des Nations unies. Ils ont rencontré hier matin Kabila, l’après-midi Tshisekedi.
De son côté, l’opposition unie a invité l’ensemble des ambassadeurs dans un hôtel de la capitale. L’opposition promet d’appeler ses supporters au calme et demande à ce que les diplomates intercèdent auprès de la Commission électorale pour un processus plus transparent en matière de résultats.
En fait, les résultats partiels livrés depuis quelques jours ne sont pas vérifiables car les bureaux de vote ne sont pas identifiés. Du coup, il est impossible de les comparer aux procès verbaux de dépouillement. Le président de la Céni a accepté le principe de donner les résultats par bureau. Mais c’est impossible oralement, il y en a trop. Il est donc question de les publier sur le site internet.
De nombreux observateurs doutent de la possibilité d’avoir un résultat d’ici ce mardi soir ; date limite du calendrier. Fidèle à sa ligne de conduite, le pasteur Ngoy Mulunda assure de son côté qu’il bouclera ce travail ce soir.
Echauffourées entre policiers et militants de l’opposition à Lubumbashi
La police en tenue anti-émeute barrait toujours à la tombée de la nuit la portion de l’avenue de Kasa-Vubu où se trouve le siège de l’UDPS à Lubumbashi.
Devant le bâtiment, des pierres et des briques jonchent la chaussée. Les incidents ont éclaté dans l’après-midi entre militants de l’UDPS, toujours très nombreux devant le siège de leur parti, et la police. La Monusco s’est rendue sur place pour évaluer la situation. L’opposition indique que six personnes ont été blessées. Du côté des forces de l’ordre on parle d’un policier blessé.
Le colonel Gilbert Ilunga Molokoula, commandant des forces de police de Lubumbashi, affirme que ses hommes ont dû intervenir pour faire cesser un trouble à l’ordre public : « l’autorité politico administrative a interdit les rassemblements, explique-t-il, et il n’y a pas eu moyen de discuter avec les militants de l’UDPS. »
Pour Lucien Mutomb, le vice-président de l’UDPS au Katanga, c’est la police au contraire qui a provoqué les échauffourées. « Nos membres viennent chaque jour ici, ce qui s’est passé, c’est la chasse aux militants de l’UDPS. C’est comme si on demandait au parti d’arrêter ses activités politiques. »
A quelques heures de la publication des résultats officiels provisoires du scrutin du 28 novembre dernier, la tension est palpable. Beaucoup de militaires et de policiers circulent en ville. Les taxis, eux, se font plus rares. Beaucoup de voitures vont rester à la maison ce soir et demain, et chacun a fait des provisions pour parer à toute éventualité.