Libye : le rôle des chefs de tribus dans le retour à la paix

Le premier Forum national de réconciliation, tenu à Zawiya, en Libye, s’est achevé hier, lundi 28 novembre. Ce forum a regroupé plusieurs conseils des sages et de la Choura. Quel rôle les chefs de tribus en Libye peuvent-ils jouer dans la résolution des conflits armés? Des conflits qui se sont multipliés à la fin de la guerre, faute de l'absence d'une armée nationale et de la profusion d'armes en circulation. Un rôle central, selon les chefs de tribus.

Avec notre envoyée spéciale dans l'ouest libyen

Trois jours de discussions à Zawiya, la ville aux 1 000 martyrs, qui a payé un lourd tribut dans la guerre contre les forces pro-Kadhafi. Trois jours de discussions pour réunir les cheikhs Touaregs du sud, ceux de Misrata ou Benghazi et institutionnaliser, sous la forme de délégations de sages parcourant le pays, leur rôle clé dans la résolution de conflits entre tribus.

Abdelkarim Ahmed Bazama, le représentant du CNT libyen, confirme l’importance de ces tribus : « Les tribus ont une position noble et digne. On ne peut pas les déconsidérer en entier. Pas même les tribus qui soutenaient Kadhafi. Elles font partie intégrante de la société ».

C'est par l'intervention de sages de différentes régions que l'effusion de sang entre combattants de Zawiya et de Warchafana a pris fin il y a une dizaine de jours. Mais souvent, un tel règlement n'est que provisoire et les colères enfouies ne se sont jamais autant exprimées qu'après la guerre, comme le confirme Ali Belgacem el-Shellakhi, représentant du djebel Nefoussa au conseil des sages.

« Nous ne résoudrons pas le problème si nous n'acceptons pas la réconciliation. C'est bien sûr une notion qui diffère selon les gens. Ceux à qui on a brûlé la maison, violé les filles ou qui ont été soumis à la torture, peuvent plus difficilement accorder le pardon à qui que ce soit ».

C'est une chose de rétablir une paix, même provisoire entre différentes tribus, c'en est une autre de permettre le désarmement de toutes les milices ayant pris part au combat. Si les Thouars reconnaissent volontiers le rôle des chefs de tribus dans le retour de la paix sociale, en off, ils assurent surtout d'une chose, c'est la mise sur pied d'une armée nationale libyenne qui les fera désarmer.

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