Depuis un mois, l'armée kényane agit seule dans le sud de la Somalie. Cette offensive unilatérale, considérée comme de la légitime défense après des attaques attribuées aux shebabs sur son territoire, n'a pas été critiquée ni par l'Union africaine, ni par les Nations unies. Mais pour poursuivre ses opérations, pour ne pas être accusé de mener son propre agenda, pour ses propres intérêts, le Kenya souhaite légitimer son intervention. Une participation à l'Amisom lui offrirait donc un cadre politique et juridique.
Quant à l'Union africaine, elle a tout intérêt à ce que l'armée kényane rejoigne sa force en Somalie. L'Amisom, déployée à Mogadiscio, ne cesse de réclamer des effectifs supplémentaires pour neutraliser les shebabs. Cela lui permettrait aussi d'étendre sa mission dans le sud de la Somalie, là où les militaires kényans interviennent depuis un mois, sans pour l'instant lancer l'assaut sur le port de Kismayo, considéré comme le poumon économique des insurgés.
Finalement, cette participation kényane à l'Amisom serait un accord gagnant-gagnant, souligne une source bien informée. La question sera évoquée ce jeudi à l'Union africaine lors d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité.