De notre envoyée spéciale à Monrovia
Des images que nous avons pu visionner montrent, par exemple, des policiers libériens débordés par des jeunes du CDC qui leur lancent des pierres. Les policiers reculent. Dans la précipitation, l’un d’entre eux trébuche… Un autre policier sort son revolver et tire sur les militants.
Par ailleurs, de l’autre côté de la concession du CDC, de source bien informée, un homme en civil, armé, et de forte carrure, a été vu en train de tirer en direction du siège du parti. Il marchait avec un autre groupe de policiers le long du QG du parti, situé non loin de la résidence présidentielle, et n’était visiblement pas menacé. Personne ne sait qui est cet homme en civil et ce qu’il faisait parmi les policiers.
Il reviendra à la commission d’enquête instaurée par Ellen Johnson Sirleaf de faire la lumière.
La Minul, la Mission des Nations unies au Liberia, a évoqué jusqu’ici un bilan de 2 morts. De source médicale, au moins 11 blessés dont 7 par balles ont été soignés le jour même.
Ces événements interrogent sur la capacité de la nouvelle police libérienne à maintenir l’ordre sans recourir à la violence. Depuis la fin de la guerre civile, elle a été complètement restructurée et entraînée sous la supervision de l’ONU. La police compte aujourd’hui environs 4 000 policiers, dont le quart porte une arme.
Mais il a fallu que les troupes de l’ONU s’interposent lundi dernier. Des vidéos et des photos parues dans les journaux montrent clairement des casques bleus ceinturant un officier de police l’arme au poing.
Voilà qui donne raison à Ban Ki-moon qui a jugé nécessaire, il y a quelques semaine, de prolonger le mandat de la Minul et de ses 8 000 casques bleus.