Embrassades et joie des retrouvailles ont marqué la petite cérémonie organisée au siège du Conseil national de la résistance pour la démocratie (CNRD), mais aussi par moment des visages graves à l’évocation de ceux qui restent encore en détention, à commencer par l’ex-président, Laurent Gbagbo. Ce n’était pas un meeting, mais la politique n’était pas loin dans les propos.
Ex-taulards des goulags
« Je suis venu voir si les prisonniers étaient sortis. J’ai vu… Nous aussi, on a été emprisonnés »(allusion à son emprisonnement par l’administration coloniale avant l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Ndlr). Maintenant, « vous aussi, vous êtes d’anciens prisonniers », leur a dit Bernard Dadié.
De son côté, le secrétaire général à l’intérim du Font populaire ivoirien (FPI), Laurent Akoun, s’est adressé aux ex-prisonniers en liberté provisoire en les appelant des « ex-taulards des goulags du nord et du centre de la Côte d’Ivoire ». Et il a fait applaudir l’ex-président détenu à Korhogo. « Il faut Gbagbo ici et maintenant », a-t-il lancé, ajoutant que les membres du FPI « ne feront jamais profil bas » et que « l’on peut emprisonner des combattants, mais pas le combat ».
Au nom de ceux qui viennent d’obtenir la liberté provisoire, Joseph Kata Kété, ex-ministre du gouvernement Gbagbo post-présidentiel, a exprimé le soutien des détenus et ex-détenus aux choix politiques du FPI, qui a notamment conditionné sa participation aux élections législatives du 11 décembre prochain à la libération de tous les prisonniers pro-Gbagbo.