Liberia/Présidentielle : Sirleaf accuse Tubman de violer la Constitution

Le ton se durcit au Liberia au lendemain de la déclaration de l'opposant Winston Tubman, rival de la chef de l'Etat sortante Ellen Johnson-Sirleaf pour le second tour de la présidentielle du 8 novembre. Winston Tubman qui a dénoncé des « fraudes » au premier tour, a appelé à boycotter le scrutin. En réponse, Ellen Johnson-Sirleaf l'accuse de « violer la Constitution » alors que la Commission électorale promet d'organiser le second tour « comme prévu ».

C'est depuis le siège de la présidence qu'Ellen Johnson-Sirleaf s'est adressée à la Nation le 5 novembre : « Tubman a appelé les Libériens à abandonner leur droit de voter, il les a appelés à violer la Constitution ». Le ton est donné.

La présidence sortante a décidé de contre-attaquer par les mots mais aussi sur le terrain pour contrer l'appel au boycott lancé par son challenger la veille. Selon elle, la Constitution exige un second tour si aucun des candidats n'a obtenu la majorité absolue au premier tour. Le 11 octobre, Ellen Johnson-Sirleaf est arrivée en tête avec 43,9%.

Dans les rangs de l'opposition, on justifie cet appel au boycott par la fraude qui aurait entaché ce premier tour. Winston Tubman, et son second, le footballeutr Georges Weah ont appelé leurs sympathisants à se rassembler pacifiquement et à rester mobilisés au delà du jour de l'élection pour ne pas légitimer un scrutin qualifié de «mascarade». Winston Tubman rejettera d'ailleurs les résultats.

A l'étranger, ce nouvel épisode laisse craindre une reprise des violences dans un Libéria qui se relève à peine de 14 ans de guerre civile. Ban Ki-moon , le secrétaire général des Nations unies a exhorté les Libériens à ne pas recourir à la force. Les Etats-Unis se sont dits profondément déçus par cet appel au boycott de Winston Tubman.

Mais le CDC, Congrès pour le changement démocratique, n'est pas suivi par l'ensemble de l'opposition. Les candidats arrivés 3e et 4e le 11 octobre ont rallié Ellen Johnson-Sirleaf. Le Liberty Party estime que ce boycott est une mauvaise nouvelle pour la jeune démocratie libérienne. Son secrétaire général, Jacob Smith, dénonce donc cette décision.

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