Les cibles visées sont toutes liées aux forces de sécurité. Et les kamikazes étaient déterminés. A bord d'un 4X4, l'un d'eux a tenté, juste après la prière du vendredi, de pénétrer dans le QG de la Joint Task Force, l'unité spéciale de l'armée déployée depuis cet été pour tenter de rétablir l'ordre dans la ville. Refoulé par les gardes, l'homme a déclenché sa bombe à 50 mètres de la base, détruisant en partie des bâtiments.
Au même moment, deux autres bombes ont explosé. Les cibles sont un poste de police et le quartier général de services secrets, un lieu pourtant bien protégé situé à l'entrée est de la cité.
Ces attaques simultanées se produisent trois jours après le lancement par l'armée d'une opération d'envergure pour mettre la main sur des armes illégales. Les maisons sont ainsi fouillées une par une. Ces contrôles ont provoqué la fureur des leaders de Boko Haram.
L'un des porte-paroles de la secte islamiste, Abou Kaka, déclarait récemment : « Vos armes sont vos seules protections. Le but, c'est de vous désarmer et de vous rendre sans défense lorsque les militaires vous attaqueront ».
Cette opération kamikaze semble en tout cas programmée. Au moment des attaques à Maiduguri, d'autres bombes explosaient dans la ville de Damaturu, la capitale de l'Etat voisin. Le quartier général de la police ainsi qu'un poste anti-terroriste ont été touchés.