Avec notre correspondante à Lagos
Les autorités nigérianes estiment que 150 à 200 000 barils sont détournés chaque jour, dans la région pétrolifère du delta du Niger, soit environ 10 % de la production totale du pays.
Au-delà des petits sabotages de l’oléoduc, pratiqués par les populations pauvres de la zone, il existe un détournement de grande ampleur. Un trafic très bien organisé, où des milliers de tonnes de brut, destinées au marché international, sont revendues à des courtiers indépendants.
Selon des témoignages concordants recueillis par RFI, l’activité dite de « bunkering » serait en hausse, avec à la tête du système, des personnalités importantes, notamment du monde politique. S’agit-il de gouverneurs, voire de membres du pouvoir fédéral ? Le cadre d’une compagnie pétrolière reste évasif : « Je ne sais pas, a-t-il dit, mais quand on voit le volume qui est détourné sans que l’on soit à même de l’empêcher, cela devrait vous donner une idée du rôle de ces personnes ».
L’armée est également accusée d’être impliquée, notamment les petits gradés mal payés et donc facilement corruptibles. Mais les forces de l’ordre nient toute implication. Ces dernières semaines, l’armée a d’ailleurs multiplié les annonces concernant des raids contre quelque 2 000 raffineries clandestines.
Lundi 31 octobre 2011, c’est un navire contenant 5 000 tonnes de brut qui aurait été saisi au large des côtes nigérianes.