Le président du CNT libyen au Caire pour de nouvelles relations avec l’Egypte

Le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil effectue ce mardi 1er novembre 2011 une visite officielle au Caire. C’est la première fois qu’il se rend en Egypte depuis la déclaration de libération totale de la Libye. Le but de cette visite est de mettre en place les bases pour de nouvelles relations entre les deux pays symboles du «printemps arabe».

Ce sont dorénavant des relations nouvelles qui vont s’établir entre la Libye post-Kadhafi et l’Egypte post-Moubarak. Auparavant, les relations entre Tripoli et le Caire avaient des hauts et des bas, en fonction des humeurs du Guide et du Raïs. Aujourd’hui, les deux pays veulent des relations basées sur les intérêts communs.

Donner une voix plus puissante aux pays du « printemps arabe »

Tripoli et Le Caire veulent établir une coordination politique à laquelle pourrait se joindre la Tunisie pour donner une voix plus puissante internationalement aux pays du «printemps arabe».

Entre la Libye et l’Egypte, il y a aussi les relations économiques, sociales et culturelles. La Libye a besoin de tout, à savoir de médecins, d’enseignants et surtout d’une main-d’œuvre qualifiée. Il se trouve que l’Egypte dispose d’un surplus dans toutes ces professions. La majeure partie de la main-d’œuvre étrangère en Libye était composée d’Egyptiens avant les combats. Aujourd’hui, on évoque, au Caire, la possibilité de renvoyer en Libye près d’un demi-million de travailleurs.

La Libye et l’Egypte partagent des frontières communes qui permettent un échange commercial prospère entre les deux pays. Par ailleurs et auparavant, les Libyens se rendaient en Egypte pour les soins, les études et le tourisme.

Il y a également la question sécuritaire. Les deux pays entendent coopérer dans ce domaine. De grandes quantités d’armes, y compris des missiles anti-aériens et anti-tanks en provenance de Libye ont été récemment saisis en Egypte.

Les entretiens prévus entre le président du CNT libyen et le président du Conseil suprême des forces armées (CFSA, au pouvoir), le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui devraient également porter sur la participation de l’Egypte au processus de reconstruction et aux projets de développement en Libye après les destructions survenues durant le conflit qui a duré plusieurs mois.

Organiser les flux migratoires de travail entre l’Egypte et la Libye

Depuis le début du conflit en Libye, on estime à environ 200 000, le nombre de travailleurs migrants égyptiens qui sont rentrés en Egypte. Une des conséquences de ce retour massif est la perte économique pour l’économie égyptienne. Beaucoup de familles, notamment des nouveaux gouvernorats en Egypte, dépendaient en effet de ces flux migratoires et de ces remises de fonds. On estime qu’à peu près 35 millions de dollars étaient ainsi envoyés chaque année. Bien entendu, le conflit libyen a mis un arrêt temporaire à ce flux migratoire mais maintenant que la Libye est sur la voie de la stabilisation, la question des travailleurs migrants se posera à nouveau.

Selon Jean-Philippe Chauzy, porte parole de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) à Genève, il faudrait que les flux migratoires pour le travail puissent se faire dans de bonnes conditions et que les migrants employés en Libye ne se trouvent pas en situation irrégulière comme c’est le cas aujourd’hui.

 

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